Comme nous l’avions hélas pressenti dans l’article du 12 avril dernier, le phénomène qui s’amorçait sur la deuxième quinzaine de mars s’est confirmé sur le mois d’avril.
Décalage de baisse entre trafic et accidentalité
A défaut de disposer pour le moment de données issues des relevés de trafic, nous pouvons déjà avoir un aperçu de l’évolution grâce à la géolocalisation de Google et d’Apple, que publie Caradisiac. Le résultat est sans appel : pour une diminution du trafic d’au moins 67%, la mortalité, elle, ne baisse que de 55%. En revanche, la sinistralité générale enregistre un -74% très intéressant.
Taux de gravité record
Le nombre de tués rapporté au nombre d’événements constitue le taux de gravité ou taux de mortalité.
Le plus élevé que notre pays ait connu, depuis l’après-guerre, était celui de 1998 où nous frôlions les 7 tués pour 100 accidents corporels. Au mois d’avril 2019, il était de 5,5 %.
Ce mois d’avril 2020, il a atteint 9,37%.
C’est malheureusement un score que personne ne souhaitait atteindre un jour.
Facteurs de mortalité
Dans un précédent article, nous avons développé le principe des facteurs d’accidents. Rappelons ici simplement ceux qui déterminent non pas la survenue de l’accident, mais lorsque celui-ci arrive, s’il sera mortel ou pas :
1- la vitesse au moment de l’impact intervient dans la moitié des cas
2- l’absence de protection (ceinture ou casque) dans un cas sur cinq
3- les obstacles latéraux dans un cas sur huit
4- la qualité de l’alerte et du secours dans un cas sur douze.
Il suffit d’un changement soit de comportement, soit d’infrastructure, soit d’organisation pour qu’il y ait des répercussions, visibles dans les statistiques. Comme pour ce mois d’avril 2020, où les excès de vitesse (et pas seulement les très grands) ont fleuri sur les routes.
Avait-on vraiment besoin de vérifier, pour s’en convaincre, que la vitesse tue ?