Dans quelques semaines auront lieu les journées de la sécurité routière au travail, et une interrogation voit le jour : l’implication des chefs d’entreprise, qui déjà d’ordinaire est la peine, va-t-elle souffrir du contexte sanitaire.
Méconnaissance et faible implication des entreprises
Selon une étude publiée par MMA fin 2020, seulement 19% des chefs d’entreprise on déjà mené des actions de prévention du risque routier auprès de leurs collaborateurs. Et 78% d’entre eux ignorent que le risque routier est la première cause de mortalité au travail.
La sécurité routière souffre souvent d’un déficit d’image, en parler déclenche souvent des mouvements de lassitude voire d’opposition. En cause les méthodes de formation et de communication qui ont été (et sont encore souvent) trop axées sur la démonstration, la morale et le jugement.
D’autant que, du point de vue des employeurs, le risque routier relève de quelque chose de banal (avec des approches souvent fatalistes). Et qu’en plus il est difficile à maîtriser, puisque les personnes à protéger ne sont plus sous la main, à portée de vue, dans les locaux de l’entreprise, mais sur les routes.
La crise sanitaire : un révélateur ?
Cela fait maintenant un an que nous vivons avec la pandémie et les mesures publiques prises pour l’endiguer. Et comme toutes les crises, celle-ci génère des effets secondaires inattendus… ou presque.
Nous avions déjà relevé, lors d’un précédent article, l’effet dramatique que le confinement a eu sur les statistiques de mortalité. Les routes désertées, à la fois par les usagers et par les forces de l’ordre occupées à d’autres contrôles, sont devenues le théâtre de collisions d’une gravité que nous n’avions plus vue depuis des décennies.
Ce ne fut, hélas, qu’une demi-surprise, puisque la typologie habituelle des collisions mortelles implique un trafic très faible, une météo favorable et des routes confortables.
Mais la crise sera-t-elle révélatrice d’autre aspects ? Déjà forts occupés à gérer les risques sanitaires, et touchés par l’affaiblissement de l’économie, les chefs d’entreprise seront-ils au rendez-vous du risque routier ?
Les journées de la sécurité routière au travail, du 17 au 21 mai prochains, donneront la température. Mais au-delà de cet événement ponctuel, c’est une démarche permanente qui est nécessaire : le plan de prévention des risques routiers. Cela fera l’objet d’un prochain article.
Bonne route et, sur la route aussi, portez-vous bien !