Éléments statistiques pour alimenter la réflexion…
Il y a parfois, au détour de la publication du bilan annuel de l’accidentalité routière, quelques connexions pertinentes à opérer. Bien sûr, il y a à cela le fastidieux préalable consistant à ausculter graphiques et tableaux et rebondir d’un chapitre à l’autre. Voici donc un exemple:
De 2012 à 2013, la vitesse moyenne sur autoroute a augmenté de 5 km/h, en passant de 115 à 120 km/h, alors qu’elle est stable sur le reste du réseau. Dans le même temps, le nombre de blessés hospitalisés est passé de 1728 (soit 6,4% du total) à 2062 (soit 7,4%) et le nombre de tués de 242 à 261, ce qui signifie que le pourcentage de personnes tuées sur autoroute est passé de 6,6% à 8%.
La vitesse est un sujet éminemment polémique, il est difficile de se faire une opinion objective tant les passions sont fortes et les lobbies actifs.
Même les sociétés d’autoroute minimisent le poids de la vitesse dans l’accidentalité (faire le contraire équivaudrait à se tirer une balle dans le pied…). Dans les statistiques officielles, 1 accident mortel sur 5 impliquerait une vitesse excessive au regard de la règle. Il est juste intéressant de relever que les autoroutes limitées à 110 ont un taux de mortalité de 2,4% (soit 2,4 personnes tuées pour 100 accidents corporels) quand celles limitées à 130 en sont à 12%… Donc, même respectueuse de la règle, la vitesse augmente le risque de mortalité. Mais était-il besoin d’une telle démonstration pour dire que plus ça tape fort et plus ça fait mal ?