L’édition de La Provence de ce matin (Carpentras-Comtat, p.3) propose une presque pleine page intitulée « En un an, le nombre de motards tués a doublé ». Sa rédactrice, Mélodie Testi, m’avait demandé mon avis lors de la réaction de l’article.
« S’il est difficile de prendre en compte les facteurs sociologiques, il est clair que les usagers ont des difficultés à partager la route… Il faut partir du principe que tout conducteur est faillible. Alors, il ne faut pas seulement anticiper l’erreur de l’autre, il faut aussi la tolérer. »
C’est effectivement l’essence de ce que je lui ai dit. Les facteurs sociologiques évoqués sont moins difficiles à comprendre que délicats à évoquer succinctement dans un article de presse. Quelques exemples à la volée…
Comment dire en quelques lignes que la tranche d’âge des 40-45 ans chez les motards confirmés est presque aussi accidentogène que les moins de 25 ans ? Que plus la formation pratique est poussée et plus les motards prennent de risques sur la route ? Que les motos « gros cubes » (dont les conducteurs se qualifient eux-mêmes de « vrais motards ») sont 4 fois plus impliquées dans les accidents que les petites cylindrées et 6 fois plus que les scooters de plus de 125 cc (que les « vrais motards » prennent de haut et qui leur servent de boucs émissaires) ?
Chacune de ces questions a fait l’objet d’études et de publications, et nécessite des développements conséquents pour des lecteurs non-initiés, peu compatibles avec les contraintes de la presse écrite.
Nous aurons l’occasion d’évoquer ces études dans de futurs articles…